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operculum
operculum
 
route de cheserex 9 | 1276 | gingins | Switzerland
| 08.08.2015 - 24.09.2015

Description

Extrait d'un texte de Laurence Gossart :

..."Operculum…Le papier sulfurisé aux transparences diaphanes libère la lumière. Elle vibre. Les ondes traversent la matière offrant au regard parfois une opalescence poudroyante, parfois une translucidité quasi aqueuse. Ces alcôves sont en fait des tambours. Ils sont si forts, si tendus et si fragiles aussi. Mais donnent à réfléchir sur notre nature humaine, sur ce vivant, sur ce qui l’anime. Sur son raffinement aussi, sur le temps qui révèle suivant les déclinaisons et inclinaisons de la lumière. Parfois dans les ombres de la nuit irriguées par la persistance argentique de la Lune. Chaque parcelle en devient presque immatérielle, juste photosensible. Là, l’opercule laisse transparaître la lumière qui irise l’espace et migre d’une cellule à l’autre, d’une surface vers l’autre. Comme des alcôves secrètes de son être dans lesquelles elle déploie avec force un univers intimiste et sensible. Sensuel aussi. Une forme d’épuration quasi virginale. La lumière y dessine les formes, souligne les volumes, extrait l’épure.

Se laisser envelopper par Operculum, faire l’expérience du temps de l’installation comme de son espace. On s’y sent si bien, si apaisé que l’on pourrait y passer de longues heures au calme à méditer et murir. Au chaud, au coeur de cette lumière diffuse qui baigne et berce l’alcôve. Mais ce n’est qu’un état transitoire… avant de revenir au monde. Un état de maturation. Cette installation à la forme enveloppante est une évocation des épiphragmes. Derrière ce nom se cachent de délicats opercules que certaines espèces d’escargots constituent en période d’hibernation. Tout ensemble rigides et fragiles, durs et doux. C’est une porte, une cloison légère qui laisse la lumière et l’air filtrer mais protège des intrusions. C’est un hymen, un tympan, une membrane. Une paupière translucide. Une peau sensible.

Les épiphragmes sont en partie constitué de carbonate de calcium ce qui s’inscrit dans la recherche que Monique Kuffer développe depuis plusieurs années sur la calcite. Revenons à l’escargot, ce si bel animal totem symbole du temps, des épreuves, mais surtout de la renaissance et du renouveau. Sa coquille aux courbes parfaites dessine les lignes d’une langue commune : la géométrie. Un dessein divin, un dessin de devin. Ainsi, les opercules tendus sur chacune des cellules qui constituent l’oeuvre élaborent une unité, une finition gracieuse, une protection précieuse. Si Operculum prend naissance dans la matière de la pierre c’est peut-être pour mieux parler du corps, de la peau, de sa transparence délicate, de la douceur crayeuse de son épiderme. C’est le temps d’une pratique atemporelle, un temps doux dont la temporalité est lente. Un temps qui construit subtilement, pas à pas, touche-à-touche."...

Translation:

Operculum … The sulfurized paper of diaphanous transparencies frees the light. It vibrates. Waves crossing the material offer sometimes a powdered opalescence to the eye, sometimes an almost equeous translucence. These alcoves are in fact drums. So strong, tight and fragile at once. But offers to reflect on our human nature, on life, on what drives it. On its refinement too, on time that reveals depending on the declination and inclination of light. Sometimes in the shadows of the night irrigated by the argentic persistence of the Moon. Each parcel becomes almost immaterial, just photosensitive. Here, the operculum reveals the iridescent light of the space migrating from one cell to the next, from one surface to another. Like secret alcoves of her being in which she expands with force an intimate and sensitive universe. Sensual too. A kind of quasi virginal purification. Light draws forms, underlines volumes, extracts a draft.

To let oneself be enveloped by Operculum, to have the experience of the installation’s time as well as space. We feel so good, so peaceful that we could stay for many hours quietly meditating and growing. Nice and warm, in the heart of that diffused light bathing and cradling the alcove. But this is a transition state … before coming back to the world. A maturation state. The enveloping form of this installation is an evocation of epiphragms. Behind this word hides the delicate structure certain species of snails create in hibernation periods. All together rigid and fragile, hard and soft. It is a door, a thin partition letting light and air filter through, but protecting from intrusions. It’s an hymen, tympan, membrane. A translucent eyelid. A sensitive skin.

Epiphragms are mostly composed of calcium carbonate which is part of the research Monique Kuffer has developed on calcite the past few years. But let’s get back to the snail, this beautiful totem-animal symbolizing time, hardship, but mainly rebirth and renewal. The perfect curves of the shell draw the lines of a common language: geometry. A divine purpose, a clairvoyant’s drawing. Thus the membranes stretched on every cell constituting the installation elaborate a unity, a gracious finish, a precious protection. If Operculum arises from minerals it maybe is to better speak of the body, of the skin, of its delicate transparency, of the chalky softness of the epiderm. It is the time of a atemporal practice, a soft time with a slow temporality. A time frame building subtly, step by step, stroke by stroke.

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